Entretien avec Christian Thoma

La Société d’Histoire de Rixheim, qui fêtera l’an prochain son 40^ème anniversaire, vient de publier un nouveau bulletin très documenté de plus de 100 pages, agrémenté de nombreux documents d’illustration. Nous avons rencontré à cette occasion le président de la SHR et auteur de plusieurs articles passionnants dans ce numéro, Christian Thoma, qui a répondu à nos questions.

Monsieur Thoma, pouvez-vous nous parler de l’histoire de la photographie, pour le moins originale, qui fait la une de votre dernier bulletin ?

Cette photo s’intègre dans l’article consacré aux événements d’Algérie. L’année dernière, nous avions lancé un appel à nos membres ayant vécu la guerre d’Algérie afin qu’ils nous fournissent des témoignages ainsi que des documents. Parmi eux, il y a Claude Notter qui, durant son service militaire en Algérie entre mai 1957 et juillet 1959, a été amené à traverser le Sahara pour transporter du matériel de terrassement ainsi que de gros engins destinés à construire une base aérienne à Tessalit, dans le Soudan français (l’actuel Mali). Il a effectué cette traversée du Sahara au sein d’un convoi du 45^ème bataillon du Génie de l’Air en tant qu’opérateur radio, embarqué dans cette mission pour remplacer un opérateur tombé malade. C’est ainsi qu’il a vécu l’expérience sans doute unique pour un Rixheimois d’emprunter la fameuse « piste impériale n°2 » qui allait d’Oran à Gao en passant par Colomb Béchar et Tessalit et qu’il a posé au volant de ce véhicule 6 x 6 au moment de franchir le Tropique du Cancer.

Quels sont les autres sujets traités dans ce 38^ème bulletin de la Société d’Histoire de Rixheim ?

Vous y retrouverez la troisième partie de l’histoire du canton de Habsheim, devenu en 2015 le canton de Rixheim. L’article couvre la période de 1918 à nos jours, au cours de laquelle quatre conseillers généraux ont un lien évident avec Rixheim : il s’agit de Médard Broglie né à Rixheim, Théodore Burget maire de Rixheim de 1919 à 1929, Thomas Hossenlopp, médecin rixheimois très apprécié, et plus récemment, Olivier Becht.  Il y a également un article consacré aux 23 récipiendaires rixheimois de la Légion d’honneur, que j’ai eu l‘idée d’écrire après avoir assisté l’an dernier à la cérémonie de remise de la Légion d’honneur à Jean Luc Nachbauer, qui fut mon camarade de classe à l’école primaire de Rixheim. Nous consacrons aussi un article à l’histoire de la rue de Soultz et de la rue des Suisses, aux arbres classés remarquables de la cour de la Commanderie et nous évoquons aussi la grande page de l’histoire de Rixheim qu’a écrite Olivier Becht, devenu en juillet dernier le premier rixheimois à entrer au gouvernement.

Comment peut-on se procurer ce bulletin et comment peut-on aider la Société d’Histoire de Rixheim ?

Lorsque vous êtes membre de la Société d’Histoire, vous recevez chaque année, moyennant une cotisation de 20 €, ce bulletin d’une centaine de pages, très documenté et richement illustré. Pour les personnes qui ne sont pas membres de la SHR, ce bulletin est en vente au même prix de 20 € au bureau de tabac A’Rhum et Cigares. Chaque bulletin contient une feuille invitant à devenir membre : cela n’engage à rien, si ce n’est à figurer dans notre listing et recevoir chaque année notre lettre programme avec notamment l’excursion que nous proposons. C’est une manière de nous soutenir. Une autre manière de nous aider, c’est de nous contacter pour que nous reproduisions les documents anciens que vous avez dans votre fonds familial. Je pense notamment aux photographies. Chaque pièce ancienne est en effet un élément du puzzle de la mémoire de Rixheim et pourra être utilisé un jour ou l’autre.

Que prévoyez-vous pour célébrer le 40^ème anniversaire de la Société d’Histoire de Rixheim en 2024 ?

En 2014, nous avions inauguré le parcours historique de Rixheim et nous avions proposé à nos membres une excursion de deux jours à Verdun, à l’occasion centenaire de la Première Guerre Mondiale. Pour 2024, on travaille sur un bulletin spécial consacré aux 80 ans de la Libération de Rixheim qui paraîtra au printemps. Une exposition dans les salons de la Commanderie est également prévue au mois de novembre, avec le soutien de la Ville de Rixheim que je remercie. L’an prochain seront aussi posés les premiers Stolpersteine ou « pavés de la mémoire », avec le concours de la municipalité. Pour nos quarante ans, nous proposerons par ailleurs à nos membres une excursion de deux jours à Nancy.

Y a-t-il un article ou un bulletin qui vous a plus marqué que les autres ?

Les articles qui m’ont le plus marqué sont évidemment ceux dans lesquels j’ai été amené à retrouver la trace de mes aïeux. Et je crois que les deux bulletins qui m’ont le plus marqué sont celui de 2004, consacré à la Libération de Rixheim et celui de 2007, sur l’évacuation de Rixheim en mai 1940, deux épisodes vécus par ma maman, qui m’en a toujours parlé. A cette occasion, j’ai eu le plaisir de retrouver à Saint-Paul-de-Baïse, dans le Gers, la dame qui l’avait accueillie lorsqu’elle a été évacuée en 1940. De manière générale, c’est toujours un plaisir de rédiger des articles parce quand on commence, on ne sait pas ni où on va, ni tout ce que l’on va découvrir. On trouve chaque fois des choses absolument étonnantes sur la mémoire de notre commune. Je crois qu’il y a encore des tas de choses à écrire. Je peux déjà annoncer que le bulletin de 2025 sera consacré entièrement à l’histoire du corps des Sapeurs-pompiers de Rixheim !

En pratique

• Le bulletin n°38 est en vente au prix de 20 € au bureau de tabac A’Rhum et Cigares, 66 avenue du Général de Gaulle à Rixheim.